Hummm… c’est quoi le Food Art ?
Quand les artistes jouent avec la nourriture 🦸
Devenir amateur d'art en mangeant, c'est possible...
Il y a un lien très étroit qui unit l’alimentation à l’Art depuis la nuit des temps.
Par exemple, pendant l’Antiquité, on utilisait des grappes de raisin ou des feuilles de vigne pour créer des masques bachiques en terre cuite.
À la Renaissance, Giuseppe Arcimboldo assemblait des fruits et des légumes pour réaliser des portraits.
Mais tout va changer à partir des années 1960 quand le Eat Art ou Food Art devient un courant artistique à part entière sous l’impulsion d’artistes tels que Daniel Spoerri. À ce moment-là, on ne voit plus l’aliment comme une inspiration esthétique, mais comme une œuvre à lui tout seul.
La nourriture devient un médium d’expression incluant les visiteurs dans le processus de création.
Par exemple, dans une série intitulée “tableaux pièges”, Spoerri colle sur des planches les restes de repas mangés par les visiteurs. Ainsi le plat périssable du quotidien accède à la pérennité artistique. C’est ce témoignage éphémère qui devient l'œuvre.
Car comme un aliment pourrit puis disparaît, l'essence-même du Food Art se trouve dans la répétition perpétuelle de l’expérience : manger.
Le Food Art, c’est aussi le moyen d’encapsuler un moment, celui du partage et de la transmission.
C’est ce que fait Gabriel Chaile, un artiste argentin qui crée des sculptures impressionnantes qui sont en réalité des fours. Leur design s’inspire de ses racines précolombiennes. Car dans les communautés autochtones d’Amérique, le foyer (le feu sur lequel on cuisine) est un centre de la vie en communauté où les générations se parlent et où l’on se raconte des histoires, des recettes orales.
Lors d’une exposition, il fait même venir un chef mexicain pour qu’il cuisine des tacos dans l’une de ses sculptures. Les visiteurs ont ainsi pu manger l'œuvre d’art, ou du moins une partie.
Si vous devez retenir une seule chose de ce mail, c'est que
Le goût en bouche et le bon goût visuel vont de paire, et cela depuis toujours. Aujourd'hui quand on associe les deux, c'est souvent pour créer un moment unique, une interaction entre un aliment et un sujet : nous. Et c'est ce moment, ou cette succession de moments qui devient l'œuvre.
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