Hummm… c’est quoi le comfort food ?

Quand ça ne va pas, on a envie de gras 🦸

Comfort food

On peut manger ses émotions…

Le “comfort food” ou “plat doudou” est une notion qui refait surface lors de crises sociales. Comme on les enchaîne depuis quelques années, j’avais envie de mieux comprendre le phénomène. Et c’est assez fascinant…

1. C’est quoi un plat “doudou” ?

Apparue à la fin des années 1960, l’expression désigne un plat réconfortant, facile à préparer et qui fait du bien au moral. La légende dit que c’est l’actrice Liza Minelli qui aurait démocratisé l’expression en désignant un hamburger.

Qu’il soit sucré ou salé, le comfort food est un plat quasi systématiquement associé à l’enfance : un moment de la vie où en principe, on est en sécurité choyé par des adultes bienveillants.

2. En quoi c’est un phénomène si particulier ?

Tout simplement parce que contrairement à beaucoup d’autres, aucun mécanisme biologique ne rentre en jeu ici, c’est purement psychologique. On mange ces plats quand on ne va pas bien, quand on est triste, stressé ou déprimé. En d’autres termes, quand on a besoin de faire appel à des souvenirs heureux du passé.

C’est pourquoi il n’y a pas de plat doudou universel, même dans un monde très globalisé. Chacun a son propre comfort food. Demandez autour de vous, les réponses vous surprendront.

Autre aspect important, le comfort food, est transgressif. Il prend le contrepied total de la nourriture saine et des régimes peu caloriques. Il est délit, et plus il est excessif, mieux c’est.

En plus d’être régressif et transgressif, le plat doudou est nostalgique. Pour certaines personnes, le plat confort préféré est lié à une célébration annuelle comme la galette des rois, les crêpes de la chandeleur ou une pâtisserie typique d’un lieu chéri qu’elles ont dû quitter. Mais cela peut être aussi simple que le goût du ketchup ou des pâtes au fromage.

3. Et la science derrière tout ça ?

Pas de mécanisme biologique ne veut pas dire absence de science.

Connaissez-vous l’expérience de Pavlov des chiens et de la clochette ? Ivan Pavlov était un scientifique qui étudiait la salivation canine (chacun ses passions). Il s’est rendu compte qu’en faisant tinter une clochette à chaque fois que le dîner des chiens était servi, ces derniers se mettaient à saliver. Le déclencheur de la salivation n’était plus la nourriture mais un son. C’est ce qu’on appelle un stimulus neutre.

Eh bien dans le comfort food, c’est la même chose. Le stimulus neutre du bonheur, c’est votre plat.

salive

Le vrai pouvoir du plat doudou est son habilité à nous connecter avec des personnes via le souvenir heureux d’expériences passées. 

Un exemple récent : les personnes très sociales ont beaucoup souffert lors des confinements liés au Covid. Ce sont celles qui ont le plus fait appel au comfort food. Résultat : de nombreuses personnes ont beaucoup grossi à cette période.

Donc pour conclure, le comfort food est le fruit d’un mécanisme psychologique fascinant qui fait largement écho à la madeleine de Proust, mais ce ne peut être un remède systématique au stress. On dit même que le plat doudou c’est manger ses émotions, or il vaut mieux les extérioriser. Allez voir un psy.

Si vous devez retenir une seule chose de ce mail, c'est que

Avoir une envie pressante de chocolat chaud et de biscuits sablés est un phénomène tout à fait normal pour se sentir bien. Prenez le temps de savourer ce moment délicieux de régression et de nostalgie enfantine. Ensuite ça ira mieux.

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